C'est au petit matin que je me lève, tout épuisé, afin de fixer au plus vite le schéma d'un modèle à peindre. Cette ébauche se précisera au fur et à mesure que j'avance dans mes triturations. Jusqu'à la dernière minute, je ne cesse d'en modifier l'agencement.
Comme tout artiste désargenté et isolé, mon budget est limité. Une fois par mois, je préleve une petite somme sur ma retraite. Ensuite, je commande à quelqu'un qui voyage, de bien vouloir m'acheter une toile, car ici il y a pas de librairie spécialisée.
Lorsque je reçois la toile vierge, une sensation étrange s'empare de moi. Je commence à redouter la confrontation de la catastrophe, tout en me disant :"je vais enfin pouvoir concrétiser mon projet !"
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