LA BASE DU MARCHÉ DE L'ART
« Tu ne peux pas parler de marché
de l'art, s'il n'y a pas de reconnaissance de l'artiste.» disait Tahar Djaout
dans son livre ( Voir Tahar Djaout : «
Une mémoire mise en signes (écrits sur l'art) » aux éditions El Kalima 2013. ).
Reconnaître l'artiste, c'est lui donner sa place en tant que...en tant que
quoi? En tant qu'acteur majeur de la scène culturelle, sans oublier qu'il a
aussi, un rôle économique non
négligeable. Dans cette perspective économique et culturelle, le marché de
l'art permet très bien à l'artiste de trouver sa place, de jouer son rôle et
d'être en même temps reconnu. Encore faudrait-il pour celà un marché de l'art.
Celui-ci rapporte dans le monde
quelques dizaines de milliards de dollars par an. Il serait donc
temps, pour nous en Algérie d'en établir un. Or la base d'un marché de l'art se situe où?
Nous ne manquons certainement pas d'artistes, où d'œuvres d'art. Non,
certainement pas, mais nous manquons de l'essentiel; celui qui fait la
reconnaissance même de l'artiste, à savoir le lieu où l'artiste y vit et y
travaille. Autrement dit l'atelier d'artiste. Avant même les galeries, les
musées, les lieux de ventes et d'expositions; c'est l'atelier. Attention, je
parle d'atelier, mais l'artiste à besoin plus que les autres, car sa créativité
est de toutes heures, de tous instants, il peut se lever la nuit poussé par
l'inspiration, pour exécuter un croquis, ou même une toile entière. Il n'à pas
d'heures fixés pour travailler sur son œuvre; c'est ça L'Artiste. Je parle donc
d'atelier mais je pense toujours à l'atelier ou l'artiste y habite, car il ne
peut pas faire autrement. Demeurer loin de son atelier serait pour lui une
vraie contrainte, une difficulté, un vrai handicap pour sa situation d'artiste, car il cherche
toujours cette liberté de créer. Il n'est pas astreint à des heures fixes, ni à
une discipline quelconque. C'est pour cette raison qu'il est impératif d'y
habituer là où il travaille, dans son atelier où juste à côté.
Avoir un atelier pour l'artiste,
c'est être reconnu par la société, être visible aussi bien pour les
collectionneurs, les amateurs d'art, que les professionnels, les galeristes. Il
est visible même pour le fisc et n'exerce pas son art dans la clandestinité et
le floue, tout en contribuant à l'économie, comme à la culture de son pays.
Avoir son atelier pour l'artiste c'est entrer de pleins pieds dans le marché de
l'art, parce qu'il devient visible et lisible. C'est à partir de là, de son
atelier qu'un artiste est jugé, scruté, suivit, contacté, côté, apprécié ou
non. C'est à partir de là que l'on vient le voir, le questionner, l'interpeller
en voyant ses œuvres, en le voyant au travail. Alors, Il peut à son tour jouer
son rôle d'artiste, d'acteur économique, en recrutant par exemple, s' il réussi
bien, des apprentis, des employés, pourquoi pas, pour l'aider dans son travail,
etc. Il devient alors un acteur majeur dans le marché de l'art. La commune, la
ville, la wilaya qui l'abrite n'en tirerait que bénéfice.
Voilà pourquoi il est
indispensable pour nos autorités de penser à faciliter l'accès pour les
artistes, que ce soit par attributions, locations, où autres, aux ateliers
d'artistes, car c'est par là qu'ils contriburont à l'édification de la base du
marché de l'art.
Fait à Berrouaghia, le 18
décembre 2021.
Hab le hibou.
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